Le jour du compte rendu de l’assemblée générale est le 20 décembre 1940.
A l’automne 1939, la deuxième guerre mondiale a éclaté.Certaines de nos usines, particulièrement, Rennes ont été endommagées par faits de guerre.A Beauvais les bâtiments n’ont pas été touchés alors que la ligne ferroviaire Beauvais Paris sans cesse bombardée est située à seulement 200 mètres.Il est évident que le site brossier beauvaisien était à sauvegarder pour les autorités allemandes.Sinon… En cette fin d’année les travaux de réparations sont donc en cours sur les autres sites.Et où des matières premières et des produits finis ont été détruits par des incendies en quantités importantes.Le Président remercie pour son dévouement total le personnel dans ces moments difficiles.La société étend par la fusion avec la Société Vve Leloir et Nodé Langlois ses productions de pinceaux industriels et d’artistes.L’approvisionnement en matières premières inquiète , mais pour l’instant la production et les services commerciaux fonctionnent correctement. Tout le centre de Beauvais a pourtant été réduit en poussière en juin 1940 suite aux bombardements allemands puis anglais.
Situation de la ville de Beauvais en juin 1940.
La ville de Beauvais a subi des bombardements sporadiques du 18 au 25 mai 1940 mais c'est surtout pendant les journées des 5 au 9 juin qu'elle est copieusement arrosée par l'aviation allemande.Le 8 juin les incendies font rage, les volutes de fumées se voyant à des kilomètres aux alentours.Puis dans la nuit du 13 au 14 juin c’est l’aviation britannique qui s’y mettra pour tenter d’exclure les allemands de la ville. En juin 1940, pénétrer jusqu'à la place de l’hôtel de ville était impossible sauf à enjamber les éboulis prédominants.Les faubourgs et les industries en périphérie échappant au carnage.
Lire à ce sujet : Beauvais ville martyre en juin 1940.1943
Malgré cette période de guerre, la mécanisation commence à porter ses fruits.En 1943, 650 employés s'activent sur le site de Beauvais.
A titre de comparaison, en 1915, 970 personnes oeuvraient et 130 en travail à domicile.
Malgré l’occupation allemande l’Entreprise de Beauvais avait fonctionné presque normalement .La deuxième cheminée procurait eau, chauffage et électricité.L’usine étant ainsi pratiquement autonome.
Mais les approvisionnements des soies de Chine transitant par le port hollandais de Rotterdam accusaient de sérieux retards.Les autres matières naturelles comme par exemple le coco venant d’Afrique par Marseille pouvaient traverser à peu prêt sans encombres la France Libre.Pour les montures de brosses ,le bois était débité sur des arbres abattus dans la région beauvaisienne.L’abbatage,le transport et le débitage en planches étant pleinement exécutés par les employés de l’entreprise.L’ os provenait sans problèmes des abattoirs voisins. Mais si dans cette période de guerre si difficile le marché français fonctionnait, même au ralenti, les marchés à l’exportation on s’en doute, étaient exsangues.Mais La Brosse et Dupont prouvait une fois de plus sa formidable faculté d’adaptation dans cette période noire de la vie de notre Nation.Direction et employés convergeant vers un même but.La survie de l’entreprise.Et cela avec tous les sacrifices que cela impliquaient.Verrions nous cela en 2011 ? J’en doute profondément !Photo : Haute de 55 mètres la deuxième cheminée édifiée en 1914 sera détruite en 1997.Sur cette photo où elle se situe en cours de destruction,le goulot supérieur est déjà absent.
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